2021, neuvième édition de l’Echappée Belle. J’ai eu la chance de suivre la course et je souhaite te partager mon expérience. Après cette première, je bloque déjà mon agenda pour en être l’année prochaine.
L’Isère, terre de trail
L’échappée belle se court dans le massif de Belledonne. L’Isère est une terre de trail avec plus de 9000 km de parcours sur son territoire.
Il existe 3 stations de trail: en chartreuse, en Oisan ainsi que dans le Vercors. Ces stations proposent des parcours en libre accès avec plusieurs niveaux possibles.
Le département est également hôte d’événements trails majeurs : Le Trail des passerelles, l’UT4M, l’Ultra-trail du Vercors, le Festitrail et bien sûr l’Echappée Belle.
La ville de Grenoble est le point central pour accéder aux différents sites. 3h30 de train pour faire Bruxelles – Lyon et ensuite 1h15 de train vers Grenoble. La ville du Sud-Est est encerclée par les 3 massifs : Chartreuse, Vercors et Belledonne.
L’Echappée Belle
La course est au cœur de Belledonne, une chaîne montagneuse sauvage, peu fréquentée et préservée. Les sommets atteignent par endroits 3000 m et n’est parcourue par aucune route. Les combes, les pics, les lacs, les cailloux et encore les cailloux.
L’Echappée Belle est une aventure en soi. L’intégrale traverse la chaîne montagneuse sur 149 km et 11 400m de D+. Tous les étages alpins sont traversés, les lacs d’altitude et de forêts, les glaciers, névés, torrents, singles en altitude,… 90% du parcours emprunte des sentiers. Une épreuve en ligne qui débute au Château de Vizille pour se terminer à Aiguebelle, le tout en maximum 57h, soit du vendredi 5h au dimanche 12h. Le plus rapide, Thibault Marquet mettra 25h12 min.
Cette traversée est difficile, elle nécessite une très bonne préparation physique et mentale. La course passe par près de 15 cols à plus de 2000m dont le col de Moretan à 2600m ou encore la Croix de Belledonne à 3000m.
Depuis sa création il y a 9 ans, la course n’a cessé d’attirer des coureurs du monde entier, son parcours a même été labellisé, il y a 4 ans, comme GR, à savoir le GR738.
L’attrait de la course a encore augmenté en 2019 lorsque François D’Haene a participé et gagné l’épreuve intégrale en 23h55.
Tu le lis bien, c’est plutôt une Rando-course, qu’une course à allure soutenue. Un particularité de la course est qu’avec les pierriers, certaines descentes sont parfois plus lentes que les montées.
Quelques chiffres
L’Echappée Belle c’est :
- 600 bénévoles,
- 2050 inscrits,
- 50 % d’abandons,
- 22 T de matériel à transporter,
- 57h max,
- 40 Km à + de 2000m,
- 30 lacs d’altitude,
- 47% des étrangers sont Belges,
- 30 nations,
- 30 communes traversées et 2 départements.
Plus belle, plus dure
Cette 9° édition n’a pas déçu les mordus de cailloux. La course est toujours aussi difficile! Plusieurs formats sont proposés,
- L’intégrale – 149 km – 11 400m D+
- La Traversée Nord – 84 km – 6 140m D+
- Le Parcours des Crêtes – 62 km – 4 700m D+
Depuis cette année, une nouvelle course est proposée, la Skyrace. Le principe d’une Skyrace est de monter très vite et très haut, puis de redescendre. Cette course propose une montée aux 7 Laux jusqu’au Rocher Blanc (2928m), soit 10 km de montée pour 2000m de D+ et 10 Km de descente technique avec des pierriers et névés.
Les autres formats de la course débutent plus tard mais gardent la barrière horaire de 12h00 le dimanche à Aiguebelle. Les participants se rejoignent donc sur le tracé à des allures différentes, mais terminent tous à Aiguebelle.
Immersion dans la course
L’ambiance de la course, je l’ai vécue en suivant les participants de bout en bout.
Pas de dossard pour moi cette année, mais afin de pouvoir vivre la course au plus près de son ambiance, j’ai tout de même choisi de monter sur le parcours et de courir entre deux bases de vie. A côté de cela, j’ai pu suivre chaque étape au plus proche des participants avec l’équipe de l’organisation.
J’ai assisté aux départs des 4 courses : L’intégrale, la Traversée Nord, la Skyrace et le parcours des crêtes.
De mon côté, je débute le parcours au Super collet, je suis en milieu de course des participants de l’intégrale. 2000m d’altitude et j’entame directement une descente pour rejoindre Le Bens, torrent situé à 1300m d’altitude.
Ensuite, superbe montée de 5km pour 1000d+ qui est un condensé de Belledonne : du single, des torrents, des crêtes et surtout des cailloux. J’en prends plein la vue. Le rythme est lent, je marche, je trottine dans les cailloux. Cette allure me permet de parler avec des participants qui m’expliquent leur amour pour cette course et ce massif. Je prends également le temps de parler avec les bénévoles qui s’occupent du scan aux points de passages ou des ravitos.
Arrive ensuite la descente jusqu’à la base de vie. Plus je m’en approche et plus il y a de randonneurs, spectateurs ou bénévoles qui applaudissent, encouragent les participants… quelle énergie !
Sur cette quinzaine de Km, j’ai eu l’occasion de vivre un aperçu de l’Echappée Belle, une petite partie de ce que vivent les participants et ceux qui les aident à arriver au bout de l’aventure.
L’esprit Echappée Belle
Cette course est magnifique, les paysages sont superbes, j’ai vraiment le souhait de m’inscrire à la course l’année prochaine et vivre pleinement Belledonne. Ce qui me donne aussi envie d’y retourner; c’est l’esprit.
La course, c’est aussi des bénévoles, des familles de bénévoles. Le père est sur un point de passage, la fille fait un ravito, la mère sur une base de vie à servir le bouillon et le fils s’occupe de la logistique sur l’évènement. C’est ça aussi l’esprit: des familles entières qui, le temps d’un weekend, vivent sur la course et encouragent les participants. Cet esprit se ressent dès l’arrivée sur les sites, sur le parcours et à l’arrivée. C’est comme une grosse fête de village avec une organisation millimétrée. Chacun a son job et sa tâche et ça roule parfaitement.
L’esprit Echappée Belle c’est aussi les familles des participants qui, à pied, en camping car, en voiture,… suivent les “héros du week-end” aux ravitos et encouragent tous les autres participants. Ce sont des rencontres, des femmes ou des hommes suiveurs qui s’entraident les uns les autres. C’est aussi la famille qui pleure lorsque son “héro” arrive au bout et fait tinter la cloche.
Enfin l’esprit Belledonne est aussi dans la course: des hommes et des femmes qui s’entraident, qui donnent une allure pour que l’autre arrive au bout de sa course. Ce sont des liens qui se créent dans la montagne. Des sourires, des pleurs et des amitiés.
Cet esprit il faut le vivre, y être pour le sentir.
Cette aventure j’aimerais la vivre de l’intérieur, je serai certainement au départ d’une course en 2022 pour le 10° anniversaire.
Et toi, quelle course te fait rêver ?