La pratique du trail en itinérance séduit de plus en plus d’adeptes de la montagne et de la course à pied. Allier effort physique, découverte de paysages exceptionnels et nuits en refuge offre une expérience immersive unique. Depuis longtemps je souhaitais, moi aussi, m’essayer à cette expérience. Retour sur une aventure de trois jours sur le parcours du TGV – Tour des Glaciers de la Vanoise, entre défis sportifs et moments de convivialité.

La préparation : La clé d’une aventure réussie
Avant de se lancer dans une telle expédition, une préparation est indispensable. Il s’agit d’abord de bien étudier le parcours, les dénivelés et les distances à couvrir chaque jour. Une condition physique adéquate est nécessaire pour affronter les montées et descentes successives, notamment lors de la deuxième journée particulièrement exigeante. Pour réaliser cela, nous avons été (très bien) accompagné par l’équipe de l’office du tourisme de Pralognan-la-Vanoise.
L’équipement doit être soigneusement sélectionné : des chaussures adaptées au trail en montagne, des vêtements techniques pour faire face aux variations climatiques, une réserve suffisante d’eau et de nourriture énergétique pour 3 jours, ainsi qu’une trousse de premiers secours. Il est également important de réserver les nuits en refuge à l’avance et de se renseigner sur les conditions météorologiques prévues durant l’expédition. Il est important de tenir compte que nous sommes en montagne, le temps peut rapidement changer. Pour cela, nous nous sommes basés sur les kits des courses en montagne en ajoutant quelques éléments soigneusement sélectionnés.


Jour 1 : De Pralognan-la-Vanoise au refuge de l’Arpont
Le départ s’effectue depuis Pralognan-la-Vanoise dans l’après-midi, petit village niché au cœur du massif. Les premiers kilomètres mènent vers le Lac des Vaches, offrant déjà un aperçu des merveilles naturelles qui jalonneront le parcours. Cette première partie emprunte la route du sel, historiquement utilisée par les commerçants. Cette première partie est très fréquentée, même fin aout puisqu’en quelques minutes on peut atteindre le des Vaches. Passé cet magnifique espace, les randonneurs deviennent plus rares sur le sentier.
Le chemin continue en direction du Refuge du Col de la Vanoise, point de passage incontournable situé à une altitude stratégique pour admirer les sommets environnants : la Pointe Mathews ou la Grande Casse. Le refuge est un point d’arrêt bienvenu avant de poursuivre notre aventure.


La suite du parcours nous emmène vers des paysages qui changent en permanence, à chaque Kilomètre l’envie de s’arrêter et d’admirer le paysage se fait sentir.
La journée avance, nous traversons des pierriers, des sentiers techniques et parfois joueurs et surtout une faune permanente. Chamois, bouquetins et marmottes nous accompagne sur les sentiers.
Au détour d’un tournant le refuge nous apparait, niché à flanc de montagne, accroché à la roche. Fin de la première étape.
Cette première étape couvre 19 kilomètres avec un dénivelé positif de 1000 mètres. Les sentiers, bien tracés, alternent entre passages boisés et zones dégagées offrant des panoramas époustouflants sur les glaciers et les vallées. L’arrivée au Refuge de l’Arpont marque la fin de cette journée, offrant un repos bien mérité après plusieurs heures d’effort.


Jour 2 : vers le Refuge de Péclet-Polset
Le découpage sur 3 jours et deux nuits nous a amené à réaliser une sortie plus longue la journée deux, ça tombe bien on était en forme.
Au programme : 37 kilomètres et 2200 mètres de dénivelé positif. Le départ matinal depuis le Refuge de l’Arpont permet de profiter de la fraîcheur et de la tranquillité des premières heures du jour. Quelques randonneurs nous devancent sur les sentiers, mais nous arrivons rapidement à leur hauteur et profitons un max de sentiers déserts.
Le parcours conduit d’abord vers le Barrage du Plan d’Amont, vaste étendue d’eau reflétant les sommets alentours. Nous en faisons le tour et profitons de l’ombre d’un rocher pour pique-niquer et faire une petite sieste… avec vue.


La progression continue jusqu’au redouté passage surnommé ‘The Wall’, une ascension abrupte depuis le Refuge de l’Orgère. On nous en avait parlé, on nous avait dit qu’il fallait s’y préparer. Le départ est situé à 1900 mètres d’altitude jusqu’au Col de Chavière culminant à 2796 mètres. Cette montée, raide et minérale en sa fin, exige un effort soutenu mais récompense les courageux par des vues imprenables sur la chaîne alpine.
Depuis le Col de Chavière la vue est splendide de chaque côté, difficile de décrire cette beauté, on se croirait sur des plateaux himalayens. Le mieux est d’y aller.
Dernière descente de la journée et l’arrivée au Refuge de Péclet-Polset en fin de journée offre une pause salvatrice après cette étape intense. C’est l’esprit comblé, que nous passons la soirée dans le refuge.

Jour 3 : La Descente Vers Pralognan-la-Vanoise
La dernière journée débute par une descente sèche de 7 kilomètres pour 700 mètres de dénivelé négatif en direction de Pralognan-la-Vanoise. Ce tronçon, moins exigeant physiquement, permet de profiter pleinement des paysages environnants, du bétail qui profite de la fraicheur et de faire le bilan de l’aventure écoulée.
Les sentiers serpentent à travers les alpages, offrant de nouvelles perspectives sur la vallée et les sommets parcourus les jours précédents. La faune locale se dévoile au détour des chemins : chamois, bouquetins et marmottes accompagnent discrètement les derniers pas de cette itinérance alpine.
L’Expérience en refuge : Convivialité et partage
Au-delà de l’expérience sportive sur le Tour des Glaciers de la Vanoise, cette aventure est aussi marquée par les moments passés en refuge. Chaque soirée offre l’opportunité de rencontrer d’autres passionnés de montagne, de partager des récits et des conseils autour d’un repas réconfortant. Les discussions s’attèlent à savoir quelle est la prochaine étape des uns et des autres, connaitre leur destination finale et écouter les histoire des anciens.
Les refuges, lieux d’accueil chaleureux, proposent un cadre simple et authentique où le confort rudimentaire est largement compensé par l’ambiance conviviale.
Un repas partagé autour de grande tablées avec une formule simple : potage, plat, fromage et dessert. Simple et efficace.
Les nuits y sont calmes, bercées par le silence de la montagne et les ronflements de certains, prévoyez des bouchons d’oreilles. Se coucher tôt est la norme, permettant de récupérer efficacement avant les efforts du lendemain. Le premier petit-déjeuner est proposé, selon le refuge, à 3h00, 4h00 ou 6h00. Il n’y a pas de grasse mat’, les derniers quittent le refuge vers 8h30.


Une course reconnue
Le tracé du Tour des Glaciers de la Vanoise, au-delà d’être un itinéraire prisé des amateurs de randonnée, est également le théâtre d’une course réputée : le TGV (Tour des Glaciers de la Vanoise). Cette compétition de trail attire chaque année des coureurs venus de tous horizons, cherchants une course authentique. C’est d’ailleurs cette course qui est à l’origine de notre voyage, le souhait de la réaliser sur plusieurs journées tout en vivant l’expérience des refuges.
La course, qui se déroule généralement début juillet vient de fêter ses 20 ans. Elle reprend l’itinéraire emprunté lors de cette itinérance, avec des sections emblématiques telles que l’ascension vers le Col de Chavière et les passages aux différents refuges. Les participants doivent faire preuve d’endurance et de gestion de l’effort, tout en profitant des paysages spectaculaires offerts par le parc national de la Vanoise.
Cet événement renforce l’attrait de ce parcours, qui devient ainsi un lieu de rendez-vous pour les traileurs souhaitant se mesurer à eux-mêmes dans un cadre naturel d’exception. Les refuges, souvent utilisés comme points de ravitaillement.
Ce trail en itinérance sur le Tour des Glaciers de la Vanoise constitue une expérience enrichissante, mêlant immersion en pleine nature et rencontres humaines. Les paysages variés et changeants, la richesse de la faune et la convivialité des refuges font de cette aventure une parenthèse hors du temps, gravée durablement dans les souvenirs de ceux qui l’ont vécue.

Par : Simon Fusillier