Simon Fusillier

Quand on imagine au printemps en montagne, on parle souvent de ski ou de snowboard. C’est vrai, mais pas que… Les stations proposent de plus en plus d’autres activités. Afin de s’adapter aux voyageurs non-skieurs, mais aussi aux conditions climatiques changeantes et pas toujours propices à un bon enneigement, les stations développent des offres multi-activités pour que tout le monde puisse profiter de la montagne.

Le territoire Savoie Mont-Blanc

Savoie Mont Blanc, c’est la destination qui regroupe les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie. Son capital naturel, entre lacs et montagnes, en fait la première destination outdoor au monde, avec pas moins de 112 stations.

Savoie Mont Blanc offre la possibilité de pratiquer le ski dans le plus grand domaine skiable du monde, avec jusqu’à 600 km de pistes (les 3 Vallées, comprenant Val Thorens, Les Menuires, Méribel et Courchevel). Mais aussi de skier à la plus haute altitude de France, en atteignant plus de 3 656 mètres d’altitude sur le Glacier de la Grande Motte – qui est le point culminant du domaine skiable de Tignes.

De plus, la région de Savoie Mont Blanc propose plus de 1 000 activités différentes qui peuvent être réservées en un seul clic, grâce à une nouvelle plateforme web.

Ces activités incluent des sports d’hiver, des activités nautiques, des sports aériens, des activités en plein air, ainsi que des activités sur une planche. 

De plus, le programme “Ski m’arrange” permet aux vacanciers de réserver des séjours à tout moment de la semaine, avec des partenaires français proposant des vacances personnalisées. On skie quand on veut, c’est le vacancier qui choisit.

Enfin, l’agence propose également un service de transport de porte à porte appelé “Go Mont Blanc Express”. Il permet de simplifier les déplacements des voyageurs vers l’une des stations de ski du territoire, avec un site de réservation unique. 

Notons également que Savoie Mont Blanc est une terre de trail de renommée internationnale (+ de 140 sur l’année). Le territoire propose plus de 8000 km de sentiers, pour tous les niveaux. Il y a également de  nouveaux sentiers qui s’ouvrent chaque année, avec notamment, cette année, le lac d’Aiguebelette. 

La Vallée du Haut-Giffre

Nous vous avions déjà présenté Samöens et la vallée du Haut-Giffre en version été. En hiver, la région est également riche en activités. 

Le domaine skiable du grand massif, qui relie les stations de Samoëns, Flaine, Les Carroz, Morillon et Sixt-Fer-à-Cheval, propose plus de 265 km de glisse pour tout niveau et ouvert de décembre à mi-avril. La vallée du Haut-Giffre, c’est la montagne dans de vrais villages authentiques. 

Notre expérience débute à la fin du mois de mars, une période parfaite pour découvrir ce que la montagne nous propose à la fin de l’hiver. La montagne change, il faut s’adapter, c’est d’ailleurs le maître mot de cette expérience. Les montagnards se sont toujours adaptés à leurs montagnes et à la météo, ils sont habitués. Notre immersion a pour objectif de découvrir la montagne en dehors du ski.

Canyon hivernal

L’aventure commence au pied du Grand Massif Express, où j’ ai rendez-vous avec Gilles Leroy. Gilles, c’est un professionnel passionné, il a déjà parcouru de nombreux pays et arpenté de nombreux Canyon dans le monde. Son kiff est de découvrir de nouveaux chemins d’accès, de nouveaux Canyon et d’aider les locaux à développer l’activité. 

Il a monté sa propre boite et propose du Canyon, du survivalisme et des formations aux dangers de la nature. 

On embarque et on prend la direction de Sixt-Fer-à-Cheval, les conditions ne sont pas très bonnes ces derniers jours, il a dû s’adapter à la météo. Nous sommes fin mars, les glaciers fondent et il pleut beaucoup depuis quelques jours. 

Nous prenons ensuite la route, direction la cascade du Rouget

La pratique du Canyon nécessite un minimum d’équipement. Il est bien entendu vivement conseillé de se faire accompagner d’un professionnel ! 

On s’équipe d’une combinaison étanche qui nous permettra de rester au sec et au chaud. On enfile également un baudrier, puisque la pratique du canyon consiste à faire une marche d’approche pour rejoindre le Canyon, pour ensuite descendre en rappel dans celui-ci et suivre le cours d’eau. La technique est de passer par tous les endroits où passe l’eau, à partir du sommet de la montagne, jusqu’à la rivière.

Baudriers, cordes, bottines, on est prêts !  

On commence la marche d’approche pour se rendre en amont de la rivière. Gilles a un point bien précis en tête, il espère trouver encore de la glace dans le canyon. Malheureusement, ce ne sera pas le cas. 

Nous arrivons au-dessus du canyon, Gilles fixe un point d’ancrage à un arbre et c’est le moment de descendre en rappel dans le cœur du canyon. Le débit d’eau est impressionnant, arrivé à 30cm de l’eau, on sent toute la force de la nature. L’eau est puissante, le bruit est assourdissant. Il faut alors descendre dans l’eau et avancer afin de libérer la corde pour Gilles. 

Un point de retrait sous un rocher, Gilles descend et nous traversons le torrent d’eau. Il faut avancer à grands pas et surtout ne pas hésiter longtemps. Les traversées se font avec une certaine technique pour ne pas se faire emporter par la force de l´eau. 

À certains moments, l’eau nous arrive à la poitrine, il nous faut avancer sans se mettre accroupis au risque de se laisser emporter.

Nous ferons 100m dans une eau déchaînée ou les appuis sont peu fiables. Nous sortons de l’eau et reprenons le chemin vers la voiture. Comme dit, au moment de vivre le canyon, nous sommes au printemps et les débits d’eau son très conséquents. L’expérience est plus appropriée en hiver et l’été.

Mon ressenti? Une expérience impressionnante où toute la force de la nature se révèle ainsi que le son de l’eau.  La découverte de points de vue différents, depuis le cœur du canyon. 

Petit point pratique: le canyon se vit au sec dans une combinaison étanche et au chaud. Il faut néanmoins prévoir une bonne paire de bottines qui peuvent être immergées. Prévoyiez une pointure en plus puisque vous porterez des chaussettes en Néoprène pour garder les pieds bien au chaud. 
Pour en finir avec cette expérience, un rappel important: se faire accompagner par un professionnel est indispensable pour pouvoir profiter pleinement et en toute sécurité. 

Snooc Touring

Nous continuons à découvrir la montagne de la vallée du Haut-Giffre avec la découverte du Snooc Touring.

Le snooc touring est une activité de plein air qui combine la pratique de la randonnée en raquettes à neige avec celle du ski de randonnée. Le snooc est un équipement spécialement conçu pour cette activité, il s’agit d’un ski, court et large, fixé sur une structure télescopique en aluminium, qui peut être utilisé à la fois pour la montée et la descente.

Le snooc touring permet de pratiquer la randonnée en montagne en hiver de manière ludique et accessible à tous les niveaux, que vous soyez débutant ou confirmé voire non skieur. Cette activité est également respectueuse de l’environnement, car elle ne nécessite pas de remontées mécaniques et permet de découvrir des endroits reculés et préservés de la nature, lorsque la neige est suffisante.

Le snooc touring peut être pratiqué en groupe avec un guide ou en autonomie, mais il est important de bien connaître les conditions météorologiques et de ne pas s’aventurer sur des terrains trop difficiles. Il est également recommandé d’être bien équipé et de respecter les règles de sécurité en montagne, on ne pourra d’ailleurs pas remonter les pistes de ski, mais bien les descendre, puisque l’engin est transformé en luge. 

J’ai rendez-vous avec Morgane, elle fait partie de l’école de ski de Morillon. Nous récupérons notre équipement directement à l’école de ski, le temps n’est pas au beau fixe : peu de neige et il pleut… On s’adaptera.

Nous entamons la montée avec nos skis sur l’épaule. La pratique se fait avec des bottines et non des chaussures de ski, cela facilite la marche d’approche. Après quelques centaines de mètres, nous atteignons la neige, il est temps de chausser.

On prépare les skis

Nous préparons les skis avec les peaux, elles ne couvrent pas totalement le ski, l’accroche sera un peu différente qu’en ski de rando, me prévient Morgane. Ensuite, nous passons à la fixation, elle se fait comme avec des raquettes: fixation des lanières, on serre bien et on est parés.

L’accroche est différente, mais la montée reste intuitive. Nous évitons bien entendu les pistes et passons par de petits chemins enneigés. Selon l’intensité que l’on y met, la montée peut être plus ou moins physique. 

Nous partageons la vision de la montagne en fin de saison, et surtout toutes les alternatives que l’école de ski de Morillon propose lorsque l’hiver est moins neigeux. Morgane n’a d’ailleurs pas hésité à proposer une descente en pelle à neige… sur feuilles… l’adaptation encore. 

Nous arrivons à la hauteur de la piste. On décide alors de transformer nos Snooc pour descendre. Pour cela, on démonte les fixations et on superpose les deux skis. On range les peaux et les bâtons et on sort du sac l’assise. Le tout est prêt en quelques minutes. 

Nous prenons place sur la piste, la luge est un engin de glisse, on peut donc emprunter les pistes, moyennant une attention particulière au moment de se lancer puisque nous sommes relativement proches du sol. 

Après quelques slaloms et quelques chutes, la technique s’affine. Très proches du sol, les sensations sont immédiates. L’engin est très réactif et la moindre erreur de pilotage se paie cash, mais sans jamais de gravité. Nous continuons notre descente en se laissant porter par le ski qui, au fur et à mesure, se laisse de plus en plus apprivoiser. . 

Mes impressions ? Une activité totalement accessible pour tous, il ne faut pas de technique particulière, simplement une petite condition physique. Une activité à tester et découvrir. 

Nage en eau glacée

Descendons des montagnes pour rencontrer Florian Milesi. Il est coach sportif, coach en respiration et nageur en eau froide. Le secret de la nage en eau glacée est basé sur la respiration. 

Il faut aussi distinguer la nage en eau froide et en eau glacée, cette dernière se pratique dans une eau sous les 5°c. Au-dessus, ce sera une eau froide. 

Quelques semaines auparavant, Samoëns accueillait le championnat du monde de nage en eau glacée, cette activité a donc tout son sens. 

Nous commençons par une session privée de respiration. L’objectif sera de prendre conscience de sa respiration et de la maîtriser. 

Après 30 minutes, nous nous mettons en route vers le Lac aux dames, à quelques centaines de mètres du logement MMV. Durant cette courte marche, nous discutons des bienfaits de la nage en eau glacée.

Petit point santé, Florian m’explique que prendre un bain froid demande des efforts, mais cela finit par payer. En effet, se baigner régulièrement dans le froid extrême peut apporter de nombreux bienfaits. Ça déclenche une vague d’hormones du bonheur, les endorphines, qui soulagent le stress, réduisent l’anxiété, effacent les soucis et augmentent le bien-être général. De plus, le bain froid augmente la résistance au stress et renforce le système immunitaire. Il stimule également la volonté et a des effets anti-inflammatoires, qui favorisent la récupération après l’effort. Enfin, il va réchauffer le corps en stimulant la circulation sanguine et réveille les esprits fatigués en fournissant un regain d’énergie. Il accompagne beaucoup de sportifs et de nageurs en eau glacée, mais aussi des personnes qui souffrent de douleurs articulaires ou de problèmes de circulation sanguine. 

Je me jette à l’eau

Revenons au bord du lac, où il est temps de se mettre en maillot, la pratique ne se fait pas en combinaison. L’eau est à 3-4°C le jour de notre expérience. Dernières explications sur la respiration et il est temps de se mettre à l’eau. Le but est de descendre avec de l’eau à mi-cuisse et ensuite descendre jusqu’à avoir de l’eau jusqu’au cou. 

Il faut l’avouer, la première immersion reste surprenante, le corps reste surpris. Il faut 20 secondes pour reprendre sa respiration normale, c’est à ce moment-là que les exercices prennent sens. La respiration devient contrôlée, on a l’impression que des dizaines de points d’acupuncture nous transpercent, chaque pores de notre peau devient piquant (Formulation ?) 

Après une petite minute, il est temps de sortir de l’eau, se laisser sécher par l’air afin de faire sortir le froid du corps. Les 12° ne semblent finalement plus si frais et nous réitérons l’expérience 3 fois. C’est seulement 30 minutes après s’être rhabillé que le corps revient à sa température initiale.

J’avais hâte de vivre cette expérience et elle ne m’aura pas déçu. On se sent réellement mieux pendant et après. Les premières immersions sont moins confortables, mais on se prend au jeu, il y a même, finalement, un effet de confort. Le bien-être après est réel. Une expérience à vivre accompagné, qui ne vous laissera pas indifférent. 

Trail hivernal

Activité majeure l’été avec l’Ultra Trail du Haut-Giffre, le trail se développe en version hivernale. C’est avec Aurélien que nous avons rendez-vous au pied de l’hôtel. Il fait partie de l’équipe d’organisation de l’Ultra Trail du Haut-Giffre qui a fêté ses 10 ans en 2023.

Le parcours de l’Ultra Trail du Haut-Giffre traverse des paysages à couper le souffle, tels que les montagnes, les forêts, les rivières et les villages pittoresques de la région. 

En plus de la beauté du paysage, les coureurs sont confrontés à une série de défis, comme  des montées et descentes abruptes, des sections techniques et des changements de conditions météorologiques. L’Ultra Trail du Haut-Giffre est souvent considéré comme une épreuve d’endurance mentale et physique.

Il y a 7 courses proposées, allant de la course enfant à l’Ultra Tour des Lacs aux Cimes, qui fait 137 km pour plus de 9000 m de d+. 

En 2023, les participants ont eu droit à une refonte complète du parcours des 33 km qui, selon Aurélien, vaut vraiment le coup. 

L’Ultra Trail du Haut-Giffre est aussi un événement à caractère environnemental, avec des efforts déployés pour réduire l’impact écologique de la course. Les organisateurs encouragent les coureurs à adopter des pratiques écoresponsables, comme l’utilisation de gobelets réutilisables et le respect de la nature tout au long du parcours.

Du coaching trail

C’est durant un petit run que l’on discute des activités proposées par Aurélien. Il a décidé de mettre sur pied du coaching Trail pour des personnes ou des groupes, à la carte. On peut choisir ce que l’on veut développer, et il est en capacité de le mettre en place.
Sa spécialité, c’est le trail hivernal. En effet, il s’adapte aux conditions climatiques et propose du coaching dans la montagne selon l’enneigement. Sur la neige c’est une autre approche, le sol est différent et les appuis instables. On développe alors une toute autre technique. 

Il connaît la région dans ses moindre recoins et n’hésite pas à emmener son groupe sur des portions entières de l’UTHG. 

Une montagne qui change

La montagne change, les conditions climatiques deviennent incertaines, néanmoins les habitants s’adaptent et les professionnels proposent de nouvelles activités. On peut dès lors dire qu’il y aura toujours une activité adaptée à chacun et à l’enneigement dans la vallée du Haut-Giffre.

L’important, selon moi, c’est aussi d’aller à la rencontre des personnalités, des personnes qui vivent pour leur région et qui partagent l’amour de l’outdoor et de la nature. 

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